M. le Secrétaire Général, M. le Président de l’Assemblée Générale, MM. les Ministres, Mme. le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Mesdames et Messieurs,
Dans cet illustre palais, je vous porte les salutations de notre ministre de la Santé, Mme Beatrice Lorenzin, qui, ne peut être présente aujourd’hui.
Ce rendez-vous est extrêmement important, non seulement afin d’examiner et d’évaluer les progrès qui ont été faits pour réaliser les engagements pris dans la « Déclaration politique de la réunion de haut niveau sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles » en 2011, mais aussi parce qu’il représente l’occasion de réaffirmer et de renforcer notre détermination à lutter contre les maladies non transmissibles (MNT) qui, partout dans le monde, constituent une grave menace pour le développement social et économique. Une société en bonne santé produit plus et coûte moins. L’Italie confirme donc son fort engagement dans la réduction de l’impact sur la population des MNT.
Notre pays a décidé de donner la priorité à la lutte contre les facteurs de risque et de promouvoir les déterminants positifs, et ce à travers d’importants investissements dans la prévention et des interventions multisectorielles qui impliquent plusieurs administrations publiques et la société civile. Le plan d’action mondial de l’OMS a confirmé la validité de notre approche et renforcé notre engagement à faire des efforts visant à consolider les résultats obtenus jusqu’à présent. En 2007, le gouvernement italien a adopté un programme national nommé « Gagner en santé : faciliter les choix sains», qui promeut l’approche multisectorielle de la « santé dans toutes les politiques ». Sur l’approche stratégique de « Gagner en santé» se base également le Plan national de prévention, dont nous sommes en train d’adopter la troisième édition. Comme preuve de notre engagement à l’égard des MNT, le nouveau Plan a pour principale ligne d’action la prévention, le dépistage et le diagnostic précoce de ces pathologies à travers des stratégies et des objectifs qui affrontent la plupart des déterminants qui en sont à la base.
J’aimerais aussi rappeler que l’Italie a été le premier pays européen à adopter une législation qui régit la consommation de tabac dans les établissements publics et en présence d’enfants ou de femmes enceintes. La loi en vigueur interdit la vente de cigarettes aux mineurs. De manière analogue, la vente de boissons alcoolisées est interdite aux mineurs.
M. le Président,
La recherche scientifique et la divulgation accrue de ses résultats ont permis à la population des pays industrialisés de prendre conscience du lien étroit qui existe entre l’alimentation et la santé. Des ajustements du régime peuvent non seulement influer sur la santé actuelle d’un sujet, mais aussi agir pour déterminer s’il développera ou non, au fil du temps, des pathologies telles que cancer, maladies cardiovasculaires ou diabète. L’Italie promeut avec conviction la diète méditerranéenne traditionnelle pour ses effets positifs sur la santé, et encourage les producteurs à maintenir l’excellente qualité de nos produits. C’est d’ailleurs avec fierté que je souligne que la « diète méditerranéenne » est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. La diète méditerranéenne est principalement constituée par des aliments qui offrent une variété d’éléments nutritifs importants comme les minéraux, les vitamines, les protéines et les hydrates de carbone.
D’après le gouvernement italien, nous devons interagir avec l’industrie. À cet égard, j’aimerais justement rappeler que c’est grâce à un dialogue constant et constructif avec l’industrie alimentaire que des résultats positifs ont été obtenus en ce qui concerne l’élimination des acides gras-trans et la réduction de 5 à 15 % de sel dans certains aliments.
M. le Président,
Je souhaite exprimer mon appréciation pour le travail réalisé par les États membres durant les négociations de la Déclaration sur les maladies non transmissibles grâce à la facilitation des Représentants Permanents de la Jamaïque e de la Belgique.
En général, la structure d’ensemble du document est partagée, surtout en ce qui concerne la demande d’engagement à promouvoir la santé et la prévention des maladies non transmissibles tout au long du cours de la vie, à travers une approche intersectorielle.
En ce qui concerne la réduction d’aliments particuliers (ex. : sucres et graisses), l’identification des seules cibles numériques ne peut être, à notre avis, partagée. Les démons à combattre ne sont pas les ingrédients individuels, mais les mauvaises habitudes. Il est nécessaire d’éduquer aux justes quantités et à la variabilité des portions. De la même manière, j’estime opportun d’éviter des systèmes d’évaluation des aliments basés sur les profils nutritionnels ou, pire encore, sur des représentations graphiques qui, de manière injustifiée, mettent l’accent sur la composition du produit individuel, indépendamment des modalités et de la fréquence de consommation. Alignée sur les orientations scientifiques les plus consolidées, l’Italie a toujours considéré comme fondamentale la composition du régime dans son ensemble.
En revanche, j’exprime perplexité quant aux approches visant à la majoration de taxes car ils pourraient déterminer un déplacement de la consommation vers des produits de faible qualité nutritionnelle.
M. le Président,
À la lumière de ces considérations, je confirme la pleine disponibilité de l’Italie à collaborer pour la réalisation des objectifs de la Déclaration sur les maladies non transmissibles. En même temps, je confirme aussi la nécessité de tenir compte des aspects que je viens d’énoncer. Les informations doivent être simples et compréhensibles, utiles aux comportements et choix sains, sans être particulièrement restrictives.
Il est nécessaire de considérer comme référence le rôle principal des interventions basées sur le mode de vie ; refuser des éléments qui ne sont pas étayés par des preuves scientifiques, impliquer la population en la rendant protagoniste et consciente de ses choix à travers des programmes de sensibilisation publique.
En conclusion, nous estimons que l’approche multisectorielle – et dans toutes les politiques – est l’arme qui vaincra les MNT, et nous nous engageons à poursuivre les objectifs de défi proposés par les documents de l’OMS, en collaboration avec la participation du secteur privé. Dans ce sens, l’issue de cette réunion constituera une étape importante, à ne pas gâcher, sur un parcours fondamental pour le bien-être de l’humanité.